Lexique

LEXIQUE ET RÉFÉRENCES

 

Légendes
Petit Robert : Rob / Catherine Contour : CC

 

 

AGENCEMENT
Rob : entre agence et agencer. Action, manière d’agencer ; arrangement résultant d’une combinaison.
CC : Une organisation temporaire d’éléments hétérogènes en un lieu.
Gilles Deleuze : « Qu’est-ce qu’un agencement ? C’est une multiplicité qui comporte beaucoup de termes hétérogènes et qui établit des liaisons, des relations entre eux, à travers des âges, des sexes, des règnes, des natures différentes. Aussi la seule unité de l’agencement est de co-fonctionnement : c’est une symbiose, une “sympathie”. Ce qui est important ce ne sont jamais les filiations, mais les alliances et les alliages. (…) Dans un agencement il y a comme deux faces ou deux têtes au moins. Des états de choses, des états de corps (les corps se pénètrent, se mélangent, se transmettent des affects) : mais aussi des énoncés, des régimes d’énoncés : les signes s’organisent d’une nouvelle façon, de nouvelles formulations apparaissent, un nouveau style pour de nouveaux gestes… Et puis il y a encore un autre axe  d’après lequel on doit diviser les agencements. Cette fois c’est d’après les mouvements qui les animent, et qui les fixent ou les emportent, qui fixent ou emportent le désir avec ses états de choses et ses énoncés. Pas d’agencement sans territoire, territorialité, et reterritorialisation qui comprend toutes sortes d’artifices. Mais pas d’agencement non plus sans pointe de déterritorialisation, sans ligne de fuite qui entraînent à de nouvelles créations, ou bien vers la mort ? »

 

ASSISTANCE
Rob : entre assistanat et assistant. I. Personnes réunies. II. Action d’assister qqn. 1/ Le fait de venir en aide à qqn. 2/ Le fait de seconder qqn. 3/ Secours.
Peter Brook : « Qu’est-ce qu’un public ? En français, parmi les différents termes utilisés pour désigner ceux qui regardent : le public, les spectateurs, un mot tranche sur les autres, qui est qualitativement différent : l’assistance. “J’assiste à une pièce”, “assister” : le mot a deux sens, l’un actif et l’autre passif, et l’un de ces deux sens fournit la clé. Un acteur se prépare, il entre dans un processus qui peut devenir stérile à tout instant. Il se prépare à capter quelque chose, à lui donner vie. »

 

AUTOPORTRAIT
Rob : entre autoporteur et autopropulsé. Portrait d’un dessinateur, d’un peintre exécuté par lui-même.
Louis Marin sur Philippe de Champaigne
 : « La manière dont on peut se mettre en scène serait de l’ordre du paradoxe entre le désir de révéler une “vérité de soi”, quelque chose d’essentiel appartenant à soi, et le paradoxe d’être dans une forme d’altération, voir d’aliénation de soi dès lors qu’on se met en vue (…) Donc la question du portrait c’est à la fois le masque et la révélation. »
Larys Frogier sur CC
 : « Ce qui prévaut dans les autoportraits de Catherine Contour, c’est la quête de ce qu’elle nomme un processus de “fabrique du corps” : panoplies (masques et vêtements) à expérimenter, éléments visuels, textuels et sonores à explorer, matériaux divers (ouate, nourriture...) à manipuler. De telles actions combinatoires et évolutives constituent un premier temps fondamental d’expérience où la notion d’autoportrait se refuse à une simple représentation figurative et achevée de l’artiste. Il importe de préciser que ce temps d’action et d’expérience corporelle accorde une importance à la spécificité du lieu d’intervention. De plus, la fabrique du corps produit du mouvement, de la matière, du son et touche le spectateur au-delà d’une simple activité scopique, à la différence des autoportraits peints, sculptés ou photographiés. Pourtant, il ne s’agit pas non plus d’un autoportrait dansé au sens d’une scénographie et d’une chorégraphie prédéfinies dont la forme serait exclusivement spectaculaire. »

 

BUTINAGE
Rob : butiner entre butin et butineur. Piller ; faire du butin. 1/ Se dit des abeilles (dites butineuses) qui visitent les fleurs pour y chercher la nourriture de la ruche. 2/ Récolter.
CC : De proche en proche, une récolte de matériaux divers qui seront transformés en propositions artistiques, à l’image des abeilles qui récoltent le nectar et le transforment et ce faisant, jouent un rôle essentiel dans la pollinisation de nombreux végétaux.
La pratique du butinage offre la richesse d’un collectage gourmand à travers tous les moyens qui sont à notre disposition et que nous croisons quotidiennement. Orienté par un but soigneusement précisé, l’acte de butiner devient précis et rapide dans le flot de données auquel nous sommes confrontés. Il apporte nourriture et saveur !

 

COLLECTER
Rob : entre collecte et collecteur. 1/ Réunir par une collecte. 2/ Ramasser en se déplaçant.
CC : rassembler des éléments en se déplaçant et sur des périodes de temps variables. La constitution de la Panoplie est une forme de collecte au long cours, la collecte de paroles sur le paysage s’est déroulée sur un an.

 

CONSCIENCE
Rob : entre consciemment et consciencieusement.
Richard Shusterman dans Conscience du corps – Pour une soma-esthétique :
« En anglais, “awareness” constitue le pendant de “consciousness”, mais peut aussi désigner un mode de conscience différent, une intensification réflexive de la conscience. On peut donc dire que l’on est seulement “conscious” d’un sentiment corporel, mais aussi qu’on est “awareness” pour suggérer une telle démultiplication des niveaux de conscience. Il n’y a que “conscience”. De la même façon, le terme de “mindfulness” ne paraît pas posséder d’exact équivalent, lui dont le sens peut excéder, notamment dans le contexte des disciplines de méditation, la simple attention, ou même l’examen attentif. »
Dans leurs derniers travaux, Alain Berthoz et Stanislas Dehaene développent l’idée d’une conscience étendue, recouvrant les deux champs du conscient-inconscient freudien. Ce continuum permet d’orienter l’attention consciente vers l’extérieur ou l’intérieur.

 

DISPOSITIF
Rob : entre disposer et disposition. Qui prépare. 1/ Enoncé final d’un jugement qui contient la décision du tribunal. 2/ Manière dont sont disposés les pièces, les organes d’un appareil ; le mécanisme lui-même. 3/ Ensemble de moyens disposés conformément à un plan.
Michel Foucault : « Un ensemble résolument hétérogène, comportant des discours, des institutions, des aménagements architecturaux, des décisions réglementaires, des lois, des mesures administratives, des énoncés scientifiques, des propositions philosophiques, morales, philanthropiques, bref : du dit, aussi bien que du non-dit. Le dispositif lui-même, c’est le réseau qu’on peut établir entre ces éléments. »

 

EXPÉRIENCE
Rob : entre expéditivement et expérimental. Faire l’essai de. 1/ Le fait d’éprouver qqch., considéré comme un élargissement ou un enrichissement de la connaissance, du savoir, des aptitudes. 2/ La pratique que l’on a eu de qqch., considérée comme un enseignement. 3/ Ensemble des acquisitions de l’esprit résultant de l’exercice de nos facultés  (au contact de la réalité, de la vie). 4/ Le fait de provoquer un phénomène dans l’intention de l’étudier.
Robert Filliou : « (…) En définitive, il faudra en venir à pourvoir chaque individu, dès l’enfance, d’une variété d’expériences qui mobilisent l’esprit, non pas en tant que mémoire des informations transmises, mais plutôt en tant que personne en conversation primo avec soi-même et secundo avec autrui envisagé comme un autre même. »

 

ÉVOCATION
Rob : entre évocateur et évocatoire. 1/ Le fait de porter une cause d’un tribunal à un autre. 2/ Action d’évoquer les esprits, les démons, par la magie, l’occultisme. 3/ Action de rappeler une chose oubliée, de rendre présent à l’esprit. Représentation. Le pouvoir évocateur d’un mot.
CC : En travaillant par évocation, je fais appel à cette capacité dont nous disposons de pouvoir rendre présent à notre esprit à travers la parole, le geste, le mouvement. Le récepteur de la proposition artistique est sollicité à travers sa propre capacité à faire advenir à partir d’évocations travaillées avec précision.

 

FABRIQUE
Rob : entre fabricien et fabriquer. 1/ Manière dont une chose est fabriquée. 2/ Etablissement de moyenne importance ou peu mécanisée ayant  pour objet la transformation de matières premières ou de produits semi-finis en produits manufacturés. 3/ Construction d’un édifice. Bx-arts. Construction, dans un tableau.
Monique Mosser/Hervé Brunon : « Terme emprunté au vocabulaire de la peinture de paysage et désignant à partir du XVIIe siècle, toute petite construction dans un jardin. »

 

FATIGUE
Rob : entre fatigant et fatigué. 1/ Etat résultant du fonctionnement excessif d’un organe, d’un organisme et qui se traduit par une diminution du pouvoir fonctionnel. 2/ Ennui, lassitude, tracas. 3/ Ce qui est cause de fatigue. 4/ Déformations, changements d’états subis par un matériau, une pièce mécanique.
Roland Barthes : « La fatigue comme travail, comme jeu, comme création (…) La fatigue n’est pas un temps empirique, une crise, un événement organique, un épisode musculaire – mais une dimension quasi métaphysique, une sorte d’idée corporelle (non conceptuelle), une cénesthésie mentale : le toucher, le tact même de l’infinitude (…) Le jeu n’est pas seulement social : on peut non seulement “jouer de sa fatigue”, mais aussi “jouer sa fatigue” (…)  Le droit à la fatigue fait donc partie du nouveau : les choses nouvelles naissent de la lassitude – du ras-le-bol. Exit la fatigue. (…) »

 

HÉTÉROGÈNE
Rob : entre hétérogamie et hétérogénéité. 1/ Rare. Qui est de nature différente. Éléments hétérogènes d’un corps. 2/ Qui est constitué d’éléments de nature différente. 3/ Qui n’a pas d’unité.

 

HÉTÉROTOPIE
Michel Foucault : « Premier principe, c'est qu'il n'y a probablement pas une seule culture au monde qui ne constitue des hétérotopies (…) Deuxième principe, c'est que, au cours de son histoire, une société peut faire fonctionner d'une façon très différente une hétérotopie qui existe et qui n'a pas cessé d'exister (…) Troisième principe, l'hétérotopie a le pouvoir de juxtaposer en un seul lieu réel plusieurs espaces, plusieurs emplacements qui sont en eux-mêmes incompatibles (…) peut-être que l'exemple le plus ancien de ces hétérotopies, en forme d'emplacements contradictoires, c'est le jardin (…) Quatrième principe, les hétérotopies sont liées, le plus souvent, à des découpages du temps (…) En face de ces hétérotopies, qui sont liées à l'accumulation du temps, il y a des hétérotopies qui sont liées, au contraire, au temps dans ce qu'il a de plus futile, de plus passager, de plus précaire, et cela sur le mode de la fête (…) Cinquième principe, les hétérotopies supposent toujours un système d'ouverture et de fermeture qui, à la fois, les isole et les rend pénétrables (…) Sixième principe, le dernier trait des hétérotopies, c'est qu'elles ont, par rapport à l'espace restant, une fonction. Celle-ci se déploie entre deux pôles extrêmes. Ou bien elles ont pour rôle de créer un espace d'illusion qui dénonce comme plus illusoire encore tout l'espace réel, tous les emplacements à l'intérieur desquels la vie humaine est cloisonnée (…)  Ou bien, au contraire, créant un autre espace, un autre espace réel, aussi parfait, aussi méticuleux, aussi bien arrangé que le nôtre est désordonné, mal agencé et brouillon. Ça serait l'hétérotopie non pas d'illusion mais de compensation (…) Le navire, c'est l'hétérotopie par excellence. »

 

HORIZONTALITÉ
Rob : entre horizontalement et horloge. 1/ Caractère de ce qui est horizontal. 2/ Prépondérance des lignes horizontales (en architecture, décoration).
Yves-Alain Bois et Rosalind Krauss dans L’informe : « mode d’emploi, le travail de l’informe est repéré dans quatre modes d’intervention solidaires : horizontalité, bas matérialisme, battement, entropie. »
CC : Une position qui ouvre à des perceptions du corps et de l’environnement, offre un point de vue, une posture agissant à d’autres niveaux, du dispositif psychanalytique à la sieste et aux manifestations non-violentes où les corps allongés sur le sol font acte.

 

IMPROVISATION
Rob : entre improvisation et improviste (à l’). 1/ Action, art d’improviser. Imagination. 2/ Ce qui est improvisé, composé sur le champ.  
CC : Manière de se jeter à l’eau, de se laisser porter par les courants tout en sachant nager.  
Jean-François Billeter dans Leçons sur Tchouang-tseu : « “nager”, par quoi il faut entendre l’art de se laisser porter par les courants et les tourbillons de l’eau et d’être assez à l’aise dans cet élément pour percevoir en même temps tout ce qui s’y passe. »
Gilles Deleuze et Félix Guattari dans Mille Plateaux : « (…) On s’élance, on risque une improvisation. Mais improviser c’est rejoindre le Monde, ou se confondre avec lui, on sort de chez soi au fil d’une chansonnette. »

 

JARDIN
Rob : entre jarde et jardinage. Terrain, généralement clos, où l’on cultive des végétaux utiles ou d’agrément.
M. Mosser/H. Brunon : « Espace organisé et généralement clos (par opposition à l’espace vert), indépendant ou associé à un édifice, abritant des végétaux d’utilité ou d’agrément. Créé à partir d’une modification plus ou moins profonde du site naturel, le jardin qui répond à des fonctions d’utilité ou d’agrément, se caractérise par son tracé, son relief, sa couverture végétale et son traitement de l’eau. L’architecture et la sculpture y jouent un rôle considérable. »
CC : Le jardin comme autoportrait de son créateur qui nous parle à travers le temps, un lieu initiatique, un lieu de connaissance où tous les sens sont conviés, un lieu de représentation, un laboratoire…, une hétérotopie.

 

JARDINAGE
Rob : entre jardin et jardiner. 1/ Culture des jardins. 2/ Mode d’exploitation des forêts consistant à enlever çà et là, outre les arbres vieux, quelques sujets en bon état destinés au commerce.
CC : Le jardinage apporte un regard particulier, il nécessite de se relier à différentes échelles de temps (la journée/la saison/les années/…). Il enchaîne des actions précises au service d’un projet amené, par nature, à se transformer.  
Gilles Clément : « J’ai fini par admettre que le mouvement et lui seul –pris dans son acceptation physique et biologique- permettait de résoudre une difficile question : accueillir le vivant sans que jamais les formes changeantes dont il est l’expert ne plongent le jardinier dans le désarroi. »

 

NUAGE
Rob : entre nu et nuageux. 1/ Amas de vapeur d’eau condensée en fines gouttelettes maintenues en suspension dans l’atmosphère par les courants ascendants. 2/ par analogie, nuage de fumée, de poussière… 3/ Vieilli. Ce qui empêche de voir, ce qui obscurcit, trouble la vue, l’intelligence. 4/ Ce qui annonce un danger, est lourd de menaces.
CC : Multitude de gouttelettes d’eau en suspension, en mouvement, en transit, au contour instable.
Hubert Damisch : « Le nuage contredit, par les effets de texture auxquels il prête, à l’idée même de contour et de délinéation, et par son inconstance relative, à la solidité, à la permanence, à l’identité qui définissent la forme, au sens classique du terme. »

 

PANOPLIE
Larousse : entre panophtalmie et panoptique. 1/ Ensemble d'instruments, d'accessoires nécessaires à une activité : J'ai la panoplie du parfait jardinier. 2/ Jouet d'enfant constitué par un ensemble de pièces de déguisement et d'accessoires: Une panoplie de Zorro, de fée. 3/ Ensemble des moyens d'action dont on dispose dans une situation donnée: Toute une panoplie d'aides au sevrage tabagique (arsenal, série). 4/ Collection d'armes disposées sur un panneau: Une panoplie se trouve au-dessus de la cheminée. arsenal, assortiment, batterie, collection, échantillonnage, éventail, gamme, jeu, lot.
CC : Le processus artistique englobe la constitution d’une vaste panoplie - comprenant des matières, accessoires, vêtements, objets, petit mobilier - reliée à la notion de collecte. La panoplie évolue avec ce que les lieux traversés proposent (nouvelles acquisitions, prêts ou détournements ponctuels) et des commandes à des artistes.

 

 

PERFORMANCE
Rob : entre perforeuse et performant. 1/ Résultat chiffré obtenu par un cheval de course, un athlète, à chacune de ses exhibitions en public. 2/ Exploit, succès.   
Laurence Louppe : « La performance opère aujourd'hui un retour d'une grande visibilité sur la scène artistique. L'urgence actuelle de poser la question du corps, comme de renouveler les conduites de création regroupent dans un champs d'activités partagées les artistes visuels, les danseurs, les musiciens, les vidéastes, bien d'autres (…) En même temps que se développent de nouveaux outils d'analyse qui explorent la notion de performatif comme pratique intermédiaire entre l'individuel et le social, entre les “techniques de soi” selon Michel Foucault et l'usage des contextes, les performers d'aujourd'hui insistent sur la problématique d'un corps sexué, son inscription dans le système de l'art et, au-delà dans le champ politique. Toutes préoccupations qui hantaient déjà les expériences fondatrices des années 60-70 et qui aujourd'hui ne cessent de s'exacerber. »

 

PROCESSUS
Rob : entre processionnellement et procès-verbal. 1/ Anat. Se dit de prolongements, saillies, diverticules. 2/ Ensemble de phénomènes, conçus comme actifs et organisés dans le temps. Evolution. 3/ Processus de croissance, de développement, d’extension.
Autre : 1/ Enchaînement de phénomènes aboutissant à un résultat déterminé: Le processus de fermentation (cours, développement, marche). 2/ Suite continue d'opérations constituant la manière de fabriquer, de faire qqch. : Un processus de fabrication (procédé, technique).
CC : Je poursuis une recherche sur le lien étroit entre processus artistique et processus hypnotique (un processus naturel que nous avons la capacité de développer).

 

SE REPOSER
Rob : entre repose-pied et repose-tête. 1/ Cesser de se livrer à une activité fatigante ; abandonner une position pénible de manière à faire disparaître une sensation de fatigue. 2/ Se dit de la terre qu’on s’abstient de cultiver afin de lui rendre sa fertilité. 3/ Etre, vivre dans l’inaction.

 

TÉMOIN
Rob : entre témoigner et tempe. I- Témoignage. Prendre à témoin. II- Personne qui témoigne, fait un témoignage.
1/ Personne qui certifie ou peut certifier qqch, qui peut en témoigner. 2/ Personne en présence de qui s’est accompli un fait et qui est appelée à l’attester en justice. 3/ Personne qui porte témoignage, affirme une croyance ou atteste une vérité par ses déclarations, ses actes, son existence. 4/ Personne qui assiste à un événement, un fait, et le perçoit. Spectateur. III- Ce qui sert de preuve, atteste, manifeste. 1/ Témoignage, preuve. 2/ Chose qui, par sa présence, son existence, atteste, permet de constater, de vérifier.  
CC : Un partenaire révélateur et catalyseur, ferment actif dans le processus artistique. Un point de vue autre.
Carole Bodin : « Témoigner, c’est parler depuis cette expérience qui m’est singulière. Mon témoignage ne dispense aucune “vérité”, aucun mode d’emploi. Il n’est taillé dans aucune certitude. Il ne prétend à aucune “objectivité” mais revendique plutôt la fiction. Il est ce que l’on y cherche ou ce que l’on saura y trouver. Il a sa part manquante. Il s’inscrit en confrontation, en miroir, en correspondances, dans la mosaïque mouvante que dessinent les témoignages laissés par tous ceux qui comme moi ont été témoins. Une mosaïque qui tend à cerner, sans jamais les fixer, les frontières et l’étendue de ce que pourrait constituer cette expérience du témoin. »